L’engouement autour du cannabidiol ne cesse de croître au fil des années et des mois. La démocratisation des produits dérivés du cannabis par la molécule cannabidiol (CBD) ne permet pas pour autant d’unifier les pays européens sur la question du chanvre. Ces derniers, n’ont pas les mêmes possibilités concernant la production du chanvre.
Les disparités, au sein même de l’Union européenne, concernant le cannabidiol sont un sujet qui est toujours tabou dans de nombreux pays. Certains pays autorisent complètement la consommation, la vente et la production tandis que d’autres refusent catégoriquement d’entendre parler du cannabidiol à l’intérieur de leurs frontières. En France, les sujets autour du cannabis ont toujours été confus, même quand il s’agit de cultiver du CBD qui n’est pourtant pas catégorisé comme étant un stupéfiant.
Bien que le CBD soit une molécule autorisée en France, la législation autour de sa production fait l’objet de certaines controverses et subtilités. Environ une vingtaine de variétés de chanvre contenant du cannabidiol est autorisée, mais l’extraction du CBD par la fleur de cannabis ne l’est pas. Toutefois, il est possible d’extraire le cannabidiol à partir de la tige de la plante. A ce jour, près de la moitié du chanvre européen est cultivé dans trois pays. Ainsi, on retrouve donc les Pays-Bas, l’Italie et la France. C’est même la France qui arrive à la première place en tant que productrice européenne de chanvre et en deuxième pour la production mondiale de chanvre industriel.
On ne présente plus les Pays-Bas et ses célèbres coffee shops lorsqu’on parle de cannabis en Europe. Ayant démocratisé le cannabis depuis de nombreuses années, les Pays-Bas étaient tout de même résignés à devoir importer massivement pour alimenter son marché en cannabis. Mais en 2019, les autorités de la Haye ont décidé d’élever Amsterdam au rang de capitale du premier pays européen autorisant la production de cannabis, de façon légale. De ce fait, les Pays-Bas mettent toujours leurs dispositifs en place pour arriver à structurer la production de chanvre destinée à la consommation.
Le gouvernement attend de cette production de cannabis qu’elle relance l’économie, mais qu’elle permette aussi la réduction du trafic de drogue sur son territoire. Les agriculteurs vont pouvoir profiter de cette annonce pour obtenir une nouvelle source de profits. Les consommateurs de cannabis seront aussi ravis de savoir qu’ils consomment un produit local, contrôlé et moins cher. De ce fait, il y a de grandes chances que les Pays-Bas se positionnent comme leader européen sur le marché de la production de cannabis pour l’extraction du cannabidiol.
Depuis décembre 2019, la Cour de cassation italienne a autorisé la culture du cannabis privé sur le territoire des Azzuri. De cette façon, la plus haute autorité juridique du pays autorise raisonnablement la culture du cannabis pour un usage personnel. Certaines classes politiques poussent même un peu plus loin en souhaitant augmenter le taux autorisé de tétrahydrocannabinol (THC). En effet, ces derniers soumettent des propositions de loi pour passer le seuil de 0,2 % à 0,5 % de THC. Le Parlement européen parle lui aussi d’augmenter la quantité de THC autorisée dans les états membres pour passer de 0,2 % à 0,3 %.
De plus, l’Italie reprend progressivement son activité dans la culture du chanvre. Dans les années 1960, il faut savoir que l’Italie était un des principaux pays producteurs de cannabis en Europe, avant que le droit international ne vienne stopper net son ascension dans la culture du chanvre. Pour rester dans une forme de légalité, l’Italie compte plutôt miser sur la culture de nombreuses variétés du chanvre pour développer son activité avec le CBD. Les plantes de chanvre CBD poussent donc à l’air libre italien, dans son climat méditerranéen ensoleillé ou sous serre. Il y a donc de fortes chances de retrouver du CBD en provenance d’Italie sur le marché du cannabidiol français.
Les agriculteurs portugais sont autorisés à cultiver le cannabis et ils disposent d’un climat idéal pour favoriser la pousse du chanvre. Certains experts annoncent même que le Portugal sera, un jour ou l’autre, le leader des producteurs de cannabis légal en Europe. La main d’œuvre abordable des locaux attire d’autant plus les investisseurs étrangers. Cette combinaison permet d’obtenir une production de qualité, totalement légale dans toute l’Europe et ainsi d’exporter ses produits de CBD à ses voisins européens. Le Portugal, fort de sa géolocalisation et de sa météo, permet de réduire les coûts de production à engager comparé à d’autres pays européens. Ce pays réalise notamment des essais cliniques pour développer le cannabis médical sur son territoire.
S’imposant comme étant un pays producteur de cannabis à grande échelle, l’Espagne est aussi un fournisseur important en cannabis thérapeutique. L’Allemagne serait d’ailleurs son plus gros client en vue de la demande qui explose de l’autre côté du Rhin. Outre le cannabis thérapeutique, l’Espagne abrite depuis plusieurs années des Cannabis Social Clubs. Ce sont des clubs privés où il est impossible d’entrer sans être membre. Les membres de ces clubs se partagent des récoltes de cannabis pour les consommer ensemble. Le climat chaud et sec de l’Espagne, comme celui du Portugal, favorise grandement la production de cannabis. Les Espagnols produisent de grandes quantités de CBD que l’on retrouve sur le marché français des produits dérivés.
Pour le moment, la France n’autorise que la culture du chanvre à des fins industrielles. Ainsi, ne sont récoltées que les graines de chanvres légaux et les fibres qui possèdent un certificat de conformité. Ces exploitations de chanvre françaises sont soumises à des autorisations et à des contrôles stricts. Il existe pas moins de vingt variétés de chanvre autorisées à l’exploitation agricole en France comme le Delta 405, le Futura, l’Uso 31 ou encore la Félina 32 et 34. Pour le CBD, si la France venait à autoriser la culture du chanvre, il serait possible de retrouver des variétés comme l’Indica ou la Sativa. L’expansion de la culture du chanvre en France, en dehors de l’exploitation pour l’industrie, permettrait au marché français de créer de l’emploi dans ce milieu tout comme il favoriserait la création de profits. Actuellement, la filière du CBD en France est assez mouvementée, mais il y a de grandes chances que les choses évoluent pour que les Français puissent consommer du CBD local.